Lamballe et le temps des lavoirs :

Il existe à Lamballe plus de 90 lavoirs ; datant du XVIII^e ou XIX^e siècle, qui sont dans leur majorité disséminés tout au long du Gouessant.  De la rue des Moulins au plan d’eau de la Ville Gaudu, il est possible, en longeant la rivière, d’en découvrir différents types, allant des simples marches aux lavoirs couverts.

Dans les premiers temps, le lavoir n’est qu’une simple pierre plate posée au bord de la rivière : les femmes viennent y frotter leur linge ; mais l’urbanisation et les nécessités d’hygiène aidant, la construction de lavoirs se généralise.

A la suite de nombreuses épidémies de choléra, entre 1830 et 1850, des commissions d’hygiène engagent les municipalités à construire des lavoirs accessibles à tous afin d’éviter les pandémies ; c’est ainsi qu’à Lamballe, la majorité des lavoirs publics sont réalisés à partir de 1851.

Cet espace de travail, fréquenté uniquement par les femmes, est avant tout un haut lieu de sociabilité et de solidarité pour faire face à ce métier difficile. C’est aussi l’endroit privilégié des cancans, car au travers des tissus sont dévoilées la vie et les habitudes des clients ; et où les plus informées commentent, avec force détails, les derniers potins circulant en ville.

La mécanisation et l’électrification sonneront la fin de ce métier riche en légendes, au profit des si pratiques machines à laver, vantées sur les écrans par la célèbre « Mère Denis » et son « C’est ben vrai ça !».